Des idées, il en a la pelle. Et c’est ainsi qu’en octobre 2018, Alexis Réjasse commence à tisser celle d’ouvrir un supermarché coopératif, ou plutôt dans un premier temps une épicerie coopérative dans un local de la cité ducale.
« Cela se fait dans d’autres endroits. À Paris, on a la Louve. Ce sont des magasins coopératifs. Au lieu d’appartenir à un grand groupe, le supermarché appartient aux coopérateurs. On ne passe pas par des centrales d’achats », décrit Alexis Réjasse.
Les décisions sont prises collectivement. Pour vraiment tout comprendre, on s’en va de l’autre côté de l’Atlantique avec la Park Slope Food Coop à New York, une institution dans ce modèle participatif et cette autre voie de consommer bio et/ou local.
Il faut qu’on soit rentable. On gère un magasin. À Nevers, il faut qu’on réfléchisse à la taille du magasin. On doit faire une étude de marché. Il faut prévoir les stocks.
De réunion en réunion, de discussion en discussion, le groupe d’une quarantaine de personnes constitué autour de ce lanceur d’idées s’égare quelque peu de sa ligne de départ. Une année file. Des réflexions ont émergé mais peut-être pas suffisamment concrètes aux yeux de son initiateur. Ce dernier n’entend pas s’ancrer dans une cause militante pure et dure. « Il faut qu’on soit rentable. On gère un magasin. À Nevers, il faut qu’on réfléchisse à la taille du magasin. On doit faire une étude de marché. Il faut prévoir les stocks. »
Pour faire fonctionner le supermarché, chaque coopérateur donne trois heures de son temps chaque mois. Précision, il ne s’agit nullement de bénévolat. « On est acteur de sa consommation. Il y a quand même des employés. Les coopérateurs vont effectuer les travaux de base comme les plannings, la mise en rayons, la caisse », énumère Alexis Réjasse.
En décembre une association voit le jour : Nevers Coop
La liste des points à remplir se noircit peu à peu. En décembre, une association voit le jour, Nevers Coop, constituée de quatre têtes pensantes (et une cinquantaine d’adhérents). L’idée originelle de fonder un supermarché ou tout du moins une épicerie coopérative demeure toujours en ligne de mire.
La première étape s’entame lundi 31 août avec la mise en place de la première commande groupée. Un système qui devrait permettre d’apporter quelques rentrées d’argent, « pour pouvoir exister rapidement et réfléchir pour l’épicerie ».
Alexis Réjasse s’interroge aussi sur le lieu où implanter le magasin, en centre-ville, dans un quartier ? Ou encore sa taille ? Ni sous-dimensionné, ni surdimensionné. Le but est aussi d’y faire venir « des populations qui n’ont pas l’habitude de consommer des produits bio ».
Adhérer, s’inscrire et commander
Ensuite ? Il ne reste plus qu’à passer sa commande et faire son choix parmi la trentaine de produits bio et/ou locaux proposés. La bière Ô Lieu fabriquée à Nevers fait par exemple partie de la gamme. « Pour le moment, ce sont uniquement des produits secs et qui se conservent. On verra plus tard si on élargira aux produits frais. »
« Cette application permet de faire travailler des Amap (associations pour le maintien d'une agriculture paysanne), des producteurs », détaille Alexis Réjasse. Et petite précision, « elle a été réalisée à partir d’un logiciel libre ».
La commande va être ouverte quinze jours, jusqu’au dimanche 13 septembre. « On a essayé d’anticiper les problèmes mais on va certainement en rencontrer d’autres ». La distribution se fera samedi 26 septembre, de 10 h à 12 h, salle René-Dumont, 4 rue des Récollets. « Si c’est nécessaire, on mettra en place des permanences pour l’accueil des clients et aussi pour le stock. »
Une première commande qui va donc faire office de galop d’essai. « On va voir quand on en refera une. On a encore pleins de questionnements mais qu’on réfléchisse collectivement. On est vraiment dans le principe de l’économie sociale et solidaire », pointe du doigt Alexis Réjasse, qui a l’intention de relancer les réunions mensuelles, sans doute la deuxième quinzaine de septembre.
Celui-ci a hâte d’être à lundi, « voir comment les gens vont commander ». Au fait, l’épicerie coopérative a déjà un nom, ce sera la Cocotte. Pour en savoir plus, un petit tour sur la page Facebook s’impose.
Gwénola Champalaune
August 29, 2020 at 02:00PM
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Nevers Coop, qui veut ouvrir un supermarché coopératif, lance sa première commande groupée de produits bio - Le Journal du Centre
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